La sécurité, devoir oublié de l’Etat

L’UDC du canton de Genève tenait une conférence de presse ce matin au cours de laquelle la conseillère nationale Céline Amaudruz et le député et candidat au Conseil d’Etat Lionel Dugerdil se sont exprimés. La première a évoqué l’usage du bracelet électronique avec surveillance active afin de protéger les victimes de violences domestiques dont on attend la mise en œuvre depuis 2009 déjà. Le dispositif est utilisé dans notre canton depuis 1999 comme mesure de substitution aux courtes peines de détention mais rien n’a été fait en faveur des victimes alors que 23 femmes, fillettes ont déjà perdu la vie cette année sur l’ensemble de la Suisse. Interpellé par Céline Amaudruz, le conseiller fédéral Beat Jans se montre particulièrement résolu… à attendre :

« Un bilan de la feuille de route sera établi en 2026. À la lumière des enseignements tirés en Espagne, il s’agira de décider de la suite de l’engagement de la Confédération et des cantons en matière de prévention et de protection contre les violences domestiques et sexuelles. » Tandis que Berne tergiverse, le sinistre compteur tourne, des femmes souffrent voire meurent sous les coups. On sait pourtant grâce au canton de Zurich qui vient de tirer un bilan positif de son expérience pilote que le bracelet offre de bons résultats, nécessitant toutefois un déploiement intercantonal afin de donner sa pleine mesure. Au vu du peu d’empressement manifesté à Berne, Céline Amaudruz a fait savoir qu’elle allait se tourner vers la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police afin de déterminer de quelle manière il est possible de faire enfin avancer le dossier. Lionel Dugerdil a lancé son propos par des félicitations et des remerciements aux policières et policiers qui ont permis l’arrestation à Marseille mercredi 17 septembre de trois individus suspectés d’avoir commis cinq home-jackings dans le canton de Genève entre le 18 mai et le 8 août. Ce succès met en évidence la vulnérabilité du canton face à la délinquance vagabonde eu égard à l’absence de contrôles à la frontière et jette une lumière crue sur l’augmentation de la violence dont souffre Genève. Samedi dernier encore, suite à deux agressions à proximité, l’Usine a pris la décision d’annuler un concert « en raison de l’aggravation de la situation dans le quartier » comme on peut le lire sur son site Internet. L’endroit n’étant pas connu pour son hostilité aux fauteurs de troubles, on ne peut qu’en déduire que la dérive est significative. L’orateur a cité quelques chiffres tirés des statistiques cantonales de la criminalité 2024. Brigandages : +68%, violence des mineurs : +15% dont +62% au niveau des rixes et +48% en matière d’agressions, infractions à l’intégrité sexuelle : +19%. Lionel Dugerdil a rappelé que dimanche 28 septembre, la population genevoise sera notamment appelée à se prononcer sur l’initiative « Je protège la police qui me protège » visant non pas à assurer une impunité totale à la police mais à éviter que les intervenants ne finissent devant les tribunaux à chaque intervention conflictuelle, ce qui se produit de plus en plus fréquemment. Parcourir le long chemin de croix que représente une procédure judiciaire pour avoir simplement fait son travail n’est pas de nature à motiver les femmes et les hommes à qui nous avons confié la mission de nous protéger. Face à l’augmentation de la délinquance en général, de la violence en particulier, nous avons besoin d’une police qui sait pouvoir compter sur le soutien des autorités.

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