
Genevois cherche logement désespérément: l’IN180 n’est pas la solution
À Genève, trouver un logement relève du parcours du combattant. Étudiants, familles, seniors: personne n’est épargné. Les listes d’attente s’allongent que ce soit pour louer ou pour acheter, et des milliers de Genevois restent sur le carreau. Face à cette urgence, certains brandissent l’IN180 comme étant la réponse à tous les maux du logement. Mais derrière les slogans des coopératives, le texte cache une impasse.
Pour répondre à la crise, les initiants de l’IN180 réclament la construction de 11’000 logements en coopérative. Présentée comme la solution miracle, le texte propose en réalité de ne construire qu’une seule catégorie de logement, pas en plus des habitations déjà prévues, mais en remplacement de celles-ci. Le panachage de catégories de logements annoncé n’est qu’un doux mirage. Pas de logements pour tous puisque les initiants, en rédigeant l’initiative, ont imposé le recours à la préemption, à l’expropriation et au fonds LUP. Ces mécanismes impliquent automatiquement de ne construire qu’une seule catégorie : des logements d’utilité publique (LUP), qui seront ici en coopérative. Rappelons que leur accès est conditionné: plafonds de revenus, contrôle du taux d’occupation… et ce pour les réserver aux revenus les plus modestes. Ces strictes conditions sont couplées à l’obligation de payer un droit d’entrée (un achat de parts sociales inhérent à toute entrée dans une coopérative) qui va de 15’000 à 50’000 francs.
De plus, si l’on compare ce qui est comparable en termes de loyers, ces logements IN180 coûteraient même jusqu’à 15% plus chers qu’un logement LUP classique. Les coopératives devront payer une rente de superficie (loyer du terrain), rembourser 95 % de financements bancaires et respecter un amortissement accéléré. Ces charges supplémentaires s’ajoutent au loyer des coopérateurs. Résultat : des loyers plus chers qu’un LUP classique, avec l’obligation de verser en sus un droit d’entrée de 15’000 à 50’000 francs.
Les initiants essaient d’en faire un combat idéologique où l’on déciderait de l’avenir de la coopérative à Genève. Mais il n’en est rien, il n’est pas question ici d’être pour ou contre la coopérative. Le problème de l’IN180 est qu’elle impose un modèle unique, totalement inadapté aux besoins des Genevois.
Rappelons qu’à Genève, il n’existe aucune étude ou recensement des besoins en logements. Dans une région dynamique, en pleine pénurie de logements, où les pressions sur l’espace sont fortes et les besoins en constante évolution, il serait pourtant indispensable de quantifier, localiser et différencier les types d’habitations nécessaires. L’aménagement du territoire ne peut se faire à l’aveugle, sans cela, l’on navigue à vue. Et c’est exactement ce que tente d’imposer la gauche en proposant, année après année, des quotas qui ne reposent sur rien, si ce n’est sur une vision dogmatique de ce que doit être, selon elle, la politique du logement. Genève mérite mieux que l’IN180 et doit pouvoir loger ses habitants.
Plutôt que de s’enfermer dans une vision unilatérale, notre canton doit se doter d’une stratégie pragmatique, différenciée et fondée sur des données fiables. La pénurie frappe toutes les catégories de la population : les solutions doivent être multiples, diversifiées et coordonnées. Ce n’est qu’à cette condition que Genève pourra offrir un logement à chacune et chacun, sans l’initiative extrême sur les coopératives.
Virna Conti, députée UDC au Grand Conseil
(A lire dans la TdG: https://www.tdg.ch/geneve-les-fausses-promesses-pour-la-crise-du-logement-342555632619)
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Le 28 septembre, votons NON à l’IN180.
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