Punition collective
L’initiative de la JUSO semble viser une poignée de contribuables dont la fortune permettrait d’absorber le nouvel impôt proposé par les jeunes socialistes. En réalité, c’est à une véritable punition collective que la gauche nous invite. Il faut en effet rappeler que quelques centaines de contribuables stratégiques assurent une part essentielle du financement public. C’est largement grâce à eux que le canton peut mener des politiques sociales en faveur des plus démunis. Avec son initiative, la JUSO nous propose tout simplement de tuer la poule aux œufs d’or.
Il est évident que les grandes fortunes sont mobiles et peuvent aisément s’établir sous des cieux fiscaux plus cléments. On le constate d’ailleurs à Genève, où de nombreux résidents français fortunés s’installent, fuyant les errances budgétaires et la pression fiscale croissante de leur pays. Prétendre qu’un alourdissement de l’impôt n’entraîne aucun départ de contribuables relève de la contre-vérité.
D’un point de vue concret, cette initiative menace le tissu économique genevois, composé d’entreprises familiales et de PME, que cet appétit fiscal fragiliserait directement. Le résultat serait sans équivoque : des emplois perdus, des recettes fiscales en recul et, par conséquent, des prestations sociales menacées — sauf à augmenter la fiscalité de manière générale, touchant alors non seulement les plus aisés, mais chaque contribuable.
Refuser cette initiative ne revient donc pas à protéger les grandes fortunes, mais à préserver le fragile équilibre qui fait de notre canton le premier contributeur à la péréquation fédérale. C’est garantir le maintien des recettes publiques indispensables à nos services, et sauvegarder le modèle qui assure à Genève la prospérité et la stabilité dont elle jouit aujourd’hui.


