Joyeux Premier Août à toutes et à tous !

Chères et Chers Confédérés,


Nous sommes une nouvelle fois réunis afin de célébrer la naissance de notre pays. Le premier août 1291, plus de sept siècles déjà, une poignée d’hommes s’est réunie sur la prairie du Grütli pour s’affranchir de la tutelle des puissants et vivre libres. La démarche était courageuse, voire téméraire, à une époque où la liberté ne valait que pour les nobles. Les premiers Suisses ont dû se défendre les armes à la main face aux seigneurs de Habsbourg, peu enclins à tolérer cette sédition. La victoire leur a souri plusieurs fois, leur permettant de maintenir leur îlot de liberté au cœur de l’Europe médiévale. Notre pays a traversé bien des péripéties au fil de l’Histoire, connaissant de nombreux conflits, non seulement contre les puissances étrangères, mais aussi entre confédérés eux-mêmes, au niveau religieux notamment.

Nos devanciers ont su retenir les leçons de leur époque : ils ont appris de leurs erreurs et veillé à maintenir ce qui fonctionnait. Ils ont façonné la Suisse que nous célébrons aujourd’hui, îlot de liberté au cœur de l’Europe moderne où nous vivons en paix. Nous avons toujours connu ce sort enviable, nous y sommes habitués et nous considérons qu’il n’y a là rien que de très normal. Il s’agit, au contraire, d’un privilège exceptionnel dans un monde où la guerre sévit et où les régimes autocratiques, voire dictatoriaux, sont légion. Nos prédécesseurs nous ont légué un héritage inestimable, envié loin à la ronde. C’est aujourd’hui l’occasion de manifester notre gratitude envers ces femmes et ces hommes à qui nous devons tant. Nos pensées iront vers eux à l’heure d’entonner le Cantique suisse.

Rendre hommage à nos anciens, c’est aussi nous interroger sur ce que nous allons faire de l’héritage qu’ils nous ont transmis. Nous avons, pour l’heure, notre avenir en main grâce à la démocratie directe, rarissime prérogative dont dispose chaque Helvète, qui permet de nous prononcer sur la façon dont nous concevons notre futur. Mais une menace pèse sur nos droits démocratiques. L’Union européenne prétend nous imposer un accord prévoyant des représailles envers la Suisse au cas où nous ne voterions pas comme Bruxelles l’exige. Ce serait la fin de notre souveraineté, de notre capacité à décider par et pour nous-mêmes, la mort de l’indépendance que nous célébrons aujourd’hui. Il faut être clair : la liberté n’existe que pleine et entière. Ne serait-ce qu’à peine égratignée, elle n’est plus. En acceptant le traité colonial auquel la Commission européenne souhaite nous assujettir, nous tournerions le dos à un héritage sept fois centenaire pour retrouver les chaînes dont les Waldstätten nous ont débarrassés.

Nous commençons à avoir une certaine expérience des accords avec l’Union européenne. Schengen a permis à la criminalité vagabonde de venir s’établir dans nos contrées, entraînant une catastrophique hausse de la violence, entre autres formes de délinquance. Nos autorités sont démunies face aux trafiquants de drogue, pour l’essentiel venus d’ailleurs. L’Allemagne, moteur autoproclamé de l’Union européenne, vient de rétablir les contrôles aux frontières, enterrant de fait les accords de Schengen-Dublin que nous serons bientôt bien seuls à appliquer. Nous avons dû renoncer à la mise en œuvre de l’initiative pour l’expulsion des criminels étrangers pour ne pas contrevenir aux accords de libre circulation, ayant perdu le contrôle de l’immigration. Une décision populaire suisse contrariée par la Commission européenne, déjà.

Nous l’avons vu, nos devanciers ont su tirer les leçons de leurs erreurs. Nous serions bien inspirés d’en faire de même et de nous préparer à dire non à un accord qui, non seulement, nous impose de nouvelles contraintes, mais contrarie nos choix démocratiques. Car dire oui, c’est accepter non seulement le droit européen actuel, mais aussi son développement futur, que nous serions obligés de reprendre tel quel sous peine de représailles. Dire oui, ce serait faire usage de notre liberté pour nous en priver.

Comme aux premiers jours de notre histoire, il faudra faire preuve de courage pour résister aux visées conquérantes de l’Union européenne. Le 15 novembre 1315, à Morgarten, les confédérés l’ont emporté sur le duc Léopold Ier d’Autriche, défendant leur liberté à grands coups de hallebardes. Aujourd’hui, c’est avec notre bulletin de vote que nous marcherons sur les traces des paysans d’alors en disant, une nouvelle fois, non aux puissants désireux de s’imposer chez nous. Ils seront nombreux, ici et à l’extérieur, à nous expliquer que nous serions fous de faire, une nouvelle fois, le choix de l’indépendance. On le disait aussi de ceux qui, « considérant la malice des temps et pour être mieux à même de défendre et maintenir dans leur intégrité leurs vies et leurs biens, les gens de la vallée d’Uri, la Landsgemeinde de la vallée de Schwytz et celle des gens de la vallée inférieure d’Unterwald » prêtèrent serment sur la prairie du Grütli.

En ce jour de fête, faisons nôtres les mots de Victor Hugo : « Sauvons la liberté, la liberté sauve le reste. »


Joyeux Premier Août à toutes et à tous !

Pour plus d’informations


– Alexandre Chevalier, président ad intérim UDC Genève – 078 748 05 70

– David-Peter Lê, président ad intérim UDC Genève – 079 963 24 35

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