21 mars 2018

Volet genevois de l’affaire Ramadan : des explications demandées

Ramadan

L’islamologue et théologien suisse Tariq Ramadan, incarcéré en France pour des viols aggravés, a enseigné entre 1984 et 2004 à Genève, d’abord au Cycle des Coudriers, puis au Collège de Saussure. D’anciennes élèves dénoncent aujourd’hui les abus sexuels que leur enseignant leur aurait fait subir et l’absence de réaction d’une hiérarchie peu encline à sanctionner un collaborateur à la popularité grandissante. L’UDC demande à la Commission de contrôle de gestion de rendre rapport sur le volet genevois de l’affaire Ramadan.

Ces victimes décrivent toutes leur professeur comme un homme charismatique, intimidant, faisait peser sur elles une forte emprise psychologique, profitant de rapports d’éducation et de confiance pour leur imposer des actes d’ordre sexuel. A l’époque, plusieurs personnes étaient au courant que le professeur Ramadan n’avait pas toute l’éthique professionnelle requise. Le directeur du Collège de Saussure s’était satisfait de la parole de M. Ramadan, alors doyen dans son établissement. Malgré les témoignages convergents, les Conseillers d’Etat Dominique Föllmi (1989-1993), Martine Brunschwig Graf (1993-2003) et Charles Beer (2003-2013) n’ont pas su apprécier la gravité de la situation et prendre les mesures nécessaires d’ordre administratif et pénal à l’encontre de leur collaborateur.

Si aujourd’hui quelques femmes ont trouvé la force de dénoncer les violences sexuelles à leur encontre, il est probable que d’anciennes victimes ne souhaitent pas ou ne trouvent pas l’énergie nécessaire pour affronter celui qui fut autrefois leur enseignant. Rien ne doit permettre de tolérer de tels agissements d’un professeur vis-à-vis de ses élèves, même un éventuel statut d’intellectuel mondialement reconnu. La proposition de motion déposée ce jour invite la Commission de contrôle de gestion à rendre rapport sur le volet genevois de l’affaire Ramadan, notamment en évaluant les responsabilités des directions d’établissement dans lesquels M. Ramadan a travaillé ainsi que la responsabilité des Conseillers d’Etat alors en charge du DIP.