Le département de la santé et la direction des HUG envisagent d’ouvrir une pharmacie publique en juin 2016 dans le nouveau bâtiment des lits. Dans un contexte de baisse des tarifs et des marges imposés aux pharmaciens, ce projet risque de causer la disparition de nombreuses pharmacies de quartier.

D’une surface prévue de 210 m2, ce projet de pharmacie publique aux HUG ne répond à aucun besoin prépondérant de la population. Son chiffre d’affaires, volontairement sous-évalué, impactera les pharmacies genevoises de 5% à 25% de leur chiffre d’affaires en fonction de leur répartition géographique. Par ailleurs, la pharmacie publique s’appuyant sur la centrale d’achat de l’hôpital disposera de conditions d’achats plus avantageuses que les indépendants.

Le projet de pharmacie publique aux HUG risque d’entraîner la disparition de plusieurs dizaines de pharmacies dans notre canton. Il ouvre également la porte à la généralisation de ces structures dans d’autres centres médicaux, et à terme à la disparition complète des pharmacies de quartier ainsi que la perte d’indépendance du métier de pharmacien, qui est pourtant essentiel.

Pour mémoire, l’introduction du nouveau système de facturation a conduit à réaliser sur les marges des pharmacies une économie de plus d’un milliard. Le modèle visant à découpler le revenu du pharmacien de la marge a conduit à une baisse dramatique de la rentabilité des officines dont 30 % n’ont plus de rentabilité : de nombreuses pharmacies de quartier, tenues essentiellement par des indépendants, ont fermé leurs portes depuis l’année dernière dans la Suisse entière. Enfin, les baisses de prix des médicaments successives ont amené aujourd’hui la moyenne des prix des médicaments remboursés par l’assurance de base au niveau des pays européens tout en conservant une rétribution des collaborateurs à des salaires de niveau suisses.

Pour ces raisons, une motion invitant le Conseil d’Etat à renoncer à ce projet d’ouverture de pharmacie publique aux HUG est déposée.

Pour tous renseignements:
Thomas Bläsi, député, 079/831 68 70
Patrick Lussi, député et chef de groupe, 076/364 17 27