12 avril 2013

L’école obligatoire prépare de moins en moins à la vie professionnelle

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(UDC Suisse, le 12 avril 2013) Exposés de la conférence de presse

Monde professionnel et école obligatoire – l’avenir des jeunes est en jeu, par Adrian Amstutz, conseiller national (BE)

L’école aussi se doit de conserver ce qui a fait ses preuves, par Verena Herzog, conseillère nationale (TG)

Tirer les leçons – tenir compte des exigences du monde professionnel, par Philipp Stauber, entrepreneur (VD)

L’UDC a tenu conférence de presse aujourd’hui pour présenter aux médias et au public son nouveau document de fond « École obligatoire et formation professionnelle ». Basé sur des apprentissages solides, exigeants et axés sur la pratique, le système de formation dual est un moyen efficace contre le chômage des jeunes. C’est l’aptitude professionnelle qui doit être au centre de la formation et non pas l’obtention de titres académiques. Le chômage des jeunes atteint 55% en Espagne. Dans la moyenne UE, un jeune sur quatre est sans travail alors qu’en Suisse le taux de chômage des jeunes se situe entre 3 et 4%. Le modèle à succès pratiqué en Suisse est cependant menacé par certains développements nuisibles au niveau de l’école obligatoire. Il s’agit de stopper ces tendances.

L’économie, par le biais d’entreprises, acteurs centraux du système de formation professionnelle suisse, a été dès le départ étroitement impliquée dans l’élaboration de ce document de fond. Des discussions détaillées ont été menées avec des maîtres d’apprentissage et responsables d’apprentis d’entreprises suisses renommées. Ces hommes et femmes du terrain confirment que les aptitudes (y compris les capacités manuelles), les connaissances, la volonté à l’effort et l’endurance des adolescents sortant de l’école obligatoire sont en baisse constante et avec elles les chances des jeunes de suivre une formation professionnelle fructueuse. Partant de ces interviews, une première version du document « Monde professionnel et école obligatoire » a été rédigée et soumis pour avis aux partis cantonaux UDC ainsi qu’à diverses entreprises des arts et métiers. La Suisse romande connaissant en partie d’autres conditions-cadres et un autre développement du système scolaire et de formation professionnelle, la version française du document a été adaptée en conséquence.

L’analyse de cette problématique a révélé des développements nuisibles déjà au niveau de la conception de base et de la réalisation concrète de la formation des enseignants, puis dans l’enseignement à l’école obligatoire. Ces tendances doivent être stoppées. Il faut corriger cette situation afin que l’école obligatoire puisse à nouveau donner aux jeunes un bagage solide qui leur permette d’affronter avec succès la vie professionnelle. Voici les principales exigences de l’UDC:

  • l’économie et la politique doivent formuler ensemble les objectifs de la formation. Ces objectifs doivent être conformes au profil d’exigences culturel et économique de la Suisse. L’école obligatoire suisse doit rester indépendante par rapport aux exigences bureaucratiques étrangères.
  • la valeur d’un système de formation professionnelle est déterminée exclusivement par le taux d’occupation des jeunes et non pas par le nombre de diplômes universitaires.
  • chaque maître secondaire doit connaître par expérience personnelle le monde professionnel en dehors de l’instruction publique.
  • l’école obligatoire doit dispenser une culture générale. Les aptitudes de base et les capacités des élèves doivent être exercées régulièrement pour constituer un bagage solide et utile durant toute la vie.
  • les disciplines générales de l’école obligatoire doivent servir à apprendre aux élèves que la liberté et la démocratie, de même qu’une attitude positive à l’égard du travail, la responsabilité individuelle et la volonté à l’effort sont des caractéristiques essentielles de la culture chrétienne occidentale.
  • la responsabilité et la conduite des élèves doivent à nouveau être assumées par un maître de classe. La dispersion de la responsabilité entre de nombreux enseignants spécialistes doit complètement cesser au niveau primaire alors qu’au niveau secondaire le nombre d’enseignants spécialistes doit être limité à deux.
  • il est indispensable d’apprécier les prestations des élèves par des notes et d’encourager une culture de la concurrence.
  • la tendance à négliger les mathématiques, la langue maternelle et diverses disciplines pratiques au profit de l’enseignement précoce des langues étrangères doit être corrigée. Des mesures de correction doivent être prises au détriment de l’enseignement de la deuxième langue étrangère au niveau primaire surtout et si des lacunes sont constatées lors des examens intermédiaires.
  • le concept essentiellement intellectuel du « maître secondaire uniforme » n’a pas fait ses preuves aux degrés B et C. Il faut que l’école obligatoire encourage à nouveau les enfants ayant des dons pratiques. Les travaux pratiques, qui ont été supprimés dans une large mesure, doivent être réintroduits au moins aux degrés inférieur et moyen. Les enseignants doivent être formés à cet effet.

 

D’une part, il s’agit de revaloriser le métier d’enseignant en donnant à ce dernier une plus grande responsabilité et une plus grande marge créative. D’autre part, les élèves doivent être mieux préparés à la prochaine importante étape de leur vie, à savoir la formation professionnelle et son achèvement avec succès. L’économie a un besoin urgent de jeunes professionnels bien formés afin de pouvoir résister à la concurrence internationale. Mais le fondement d’une formation professionnelle supérieure à la moyenne doit être posé déjà à l’école obligatoire.

L’UDC tiendra le 15 juin prochain un congrès spécial sur le thème du monde professionnel et de l’école obligatoire. Cette manifestation est bien entendu ouverte à toutes les personnes intéressées à la politique de la formation. Ce document et un manifeste sur l’instruction publique seront soumis à l’avis de l’assemblée.

Informations supplémentaires:
Martin Baltisser, secrétaire général UDC Suisse, 079 351 92 22