27 août 2014

François Longchamp et la dynamique des fluides

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François Longchamp estime qu’il « ne circulera pas une voiture de plus » si l’on construit la traversée de la rade (La Tribune de Genève du 26 août). C’est une bien curieuse affirmation que celle-là. Elle mérite un petit rappel conceptuel des fluides.

Prenons un tuyau d’un diamètre moyen avec une pression moyenne. Il circulera une certaine quantité d’eau.

Si la pression augmente, la quantité d’eau augmentera elle aussi jusqu’au point de saturation. L’eau débordera ou le tuyau explosera sous la pression.

Si, pour absorber l’augmentation du débit, vous placez un deuxième tuyau, la pression – bien évidemment – diminuera malgré l’augmentation de la quantité d’eau. Et si l’on n’est pas trop bête, on prévoira un diamètre suffisamment grand pour absorber plus d’eau qu’il y a dans ce problème donné. L’on pourrait évoquer de la même manière l’électricité (U = R x I). La tension (U) augmentera dans le câble (R) si l’intensité (I) augmente.

Il en est de même de la gestion du trafic routier. Sur une route, plus le trafic augmente et plus il y a de ralentissements, jusqu’au bouchon. Par analogie, c’est le tuyau qui déborde ou le câble qui fond. Construire un deuxième axe routier là où le trafic est surchargé, c’est comme placer un deuxième tuyau où changer un câble par un plus gros. C’est faciliter la mobilité, ou l’écoulement de l’eau, ou encore le débit de l’électricité. C’est permettre une fluidité du trafic que l’on sait grandissant puisque M. Longchamp nous annonce une Genève de 600’000 habitants pour 2030. Il circulera plus de voitures qu’aujourd’hui grâce à la traversée de la rade. Elle sera construite (et payée) pour le plus grand bonheur de la génération à venir qui voudra toujours aller et venir d’un bord du lac à l’autre.