20 août 2013

Des bureaucrates à côté de la réalité dissimulent des problèmes en faisant appel à des étrangers supplémentaires

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(UDC Suisse, le 20 août 2013)


Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann semble avoir formé un groupe de travail chargé d’examiner si des places d’apprentissage vacantes peuvent être occupées par des jeunes chômeurs grecs, espagnols ou italiens. Une telle idée ne peut venir qu’à l’esprit de bureaucrates à côté de la réalité. Cette opération vise à dissimuler les problèmes du secteur de la formation, comme l’universitarisation croissante ou la préparation insuffisante de l’école obligatoire au monde professionnel, en recourant à des immigrants étrangers. Et cela à une époque où en Suisse 4702 jeunes de 15 à 19 ans et près de 13 000 jeunes adultes sont annoncés au chômage.

Partant peut-être d’une bonne intention, ce projet crée en réalité des problèmes supplémentaires et n’apporte aucune solution réelle. L’idée de compenser le manque d’apprentis en Suisse en faisant venir des jeunes étrangers se heurte à une foule de difficultés pratiques, par exemple au niveau de la langue, de la formation de base, de la fréquentation d’une école professionnelle, du suivi des jeunes dans la vie quotidienne ou encore de l’aptitude future d’entrer dans le marché du travail. Mais le plus grave est que l’on dissimule ainsi les problèmes structurels qui affectent notre système de formation et que l’on retarde ainsi leur solution. Le fait que de moins en moins de jeunes choisissent un apprentissage professionnel est problématique. Il s’explique en particulier par l’universitarisation croissante de la formation. D’un autre côté, de nombreux maîtres d’apprentissage se plaignent du bagage scolaire insuffisant qu’apportent les jeunes sortant de la scolarité obligatoire. Enfin, il y a probablement aussi un manque de filières d’apprentissage de niveau inférieur convenant aux jeunes moins doués. Il serait temps de s’attaquer résolument à ces problèmes au lieu de les dissimuler en faisant venir des immigrants supplémentaires.

Détail révélateur, le Conseil fédéral lance cette idée dans le contexte d’une question parlementaire concernant un soutien suisse au programme UE de lutte contre le chômage des jeunes en Europe. Il s’agit sans doute une fois de plus de plaire à Bruxelles.