11 novembre 2015

Asile, rester ferme, version PS

réfugiés

Pour la conseillère nationale socialiste Cesla Amarelle, la situation est certes tendue mais reste sous contrôle. Déclencher le plan d’urgence enverrait un mauvais signal à la population, estime la Vaudoise qui craint une récupération politique. « Il faut regarder la situation de manière très objective et voir à quel moment il y a lieu de mettre en place des situations d’urgence. Mais pour l’instant on ne sait pas si ces mouvements qui arrivent de manière importante sur la Suisse orientale vont se pérenniser. » RTS.CH, mercredi 11.11.2015/10:06.

Voici en quelques lignes le service après-vente de Schengen-Dublin assuré par le parti socialiste. Les camarades n’ont bien sûr pas oublié que c’est l’une des leurs, la Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, qui avait vendu au bon peuple les mérites de l’un et de l’autre. Sécurité renforcée, maîtrise de l’asile au niveau du continent, le soleil et la lune, tout nous avait été promis. Un peu sceptique quand même, l’UDC avait vivement combattu ces accords au Parlement puis par référendum. Hélas, le parti à la rose avait emmené bien d’autres formations dans son sillage, à telle enseigne que nous sommes maintenant membres de plein droit de cet espace de « liberté et sécurité ». Nous nous souviendrons au passage que le coût avancé durant la campagne était de 7 millions, brusquement passé à 100 après le visa populaire. Placée en première ligne, la police a eu la délicate mission d’essuyer les plâtres, sans grand enthousiasme si l’on en juge par les déclarations du président de la Fédération suisse des fonctionnaires de police, le Genevois Jean-Marc Widmer, le 22.06.2012 : »Nous les policiers, nous nous sommes faits avoir. On nous a vendu le fait que nous pourrions accéder à la banque de données des policiers européens. Mais on a complètement occulté les problèmes de l’ouverture de la frontière. » Ce spécialiste ajoute que la frontière est devenue une passoire. La Messe est dite.

Les premiers concernés confirmaient ainsi ce que nous avancions depuis 2005, à savoir que Schengen-Dublin serait un échec, mais hélas, en politique, on ne se trompe jamais, surtout à gauche. Nos autorités ont donc persévéré dans l’erreur avec un zèle à la hauteur de l’enjeu, à savoir tout faire pour que l’UDC ne puisse se prévaloir d’avoir eu raison trop tôt. La situation a donc continué à se dégrader même si lors du Printemps arabe, nous avions appelé le gouvernement à se préparer à une éventuelle vague de réfugiés. C’eût été encore une fois admettre que nous avions eu raison, chose insupportable pour les camarades. Il était ainsi urgent de ne rien faire et on n’a rien fait effectivement. Aujourd’hui, plusieurs cantons demandent la mise en œuvre du plan d’urgence afin de faire face à la catastrophe, démontrant clairement l’état d’impréparation qui est le nôtre.

Cela suffirait-il à déciller les yeux aveugles ? Pas encore, malheureusement. Comme nous l’avons vu en introduction, pour la conseillère nationale PS vaudoise Cesla Amarelle, la situation est sous contrôle, il faut juste éviter une récupération politique. En clair, le PS a toujours et encore raison.

Fort heureusement, le peuple a réagi le 18 octobre dernier et montré par son vote ce qu’il pense de la situation, infligeant un vif désaveux à la rose bonbon. Le signal n’est pas suffisant manifestement. Combien de temps faudra-t-il encore attendre ?

Information :
Céline Amaudruz, présidente et conseillère nationale (079 / 874 83 97)